Malawi
Ronex Bondo s’efforce de garder le sourire et la tête haute, même s’il se sent constamment menacé de mort.
La faute à son albinisme. Au Malawi, les meurtres des albinos sont fréquents et les responsables ne sont presque jamais inquiétés. Ronex Bondo est conscient de cette réalité et dénonce sans ambage les nombreux obstacles et discriminations auxquels doivent faire face les albinos dans ce pays.
“Au début , on pensait que le phénomène ne touchait que les villages, mais maintenant, il touche même les villes, certains d’entre nous vivent avec la peur au ventre, c’est mon cas, je ne peux pas sortir après 18 heures, si je fais cela ma famille s’inquiétera”
Au Malawi, les Albinos sont victimes de crimes rituels. Selon certaines croyances, les parties de leurs corps seraient sources la richesse. Pire encore, d’autres vont même jusqu‘à croire qu’avoir des rapports sexuels avec des albinos serait un remède contre le VIH. Pour l’association en charge des personnes albinos au Malawi, l’absence de procédure judiciaire contre les auteurs de ces crimes rituels a installé dans le pays une sorte d’impunité que seule la peine de mort peut abolir.
“Il serait bien que si les personnes reconnues coupables d’avoir tué des personnes atteintes d’albinisme soient également tuées. Je pense que ce genre de punition dissuaderait sûrement les meurtriers” suggère une albinos.
“Si des personnes sont soupçonnées d’avoir porté atteinte à des albinos, qu’elles soient condamnés à la prison à vie ou à la peine de mort, je pense que cela n’aura pas d’impact sur nous, nous nous concentrons sur la justice, actuellement nous avons 22 affaires de meurtre, aucune d’entre elle n’a été portée devant les tribunaux” soutient un autre albinos.
La question de la réintroduction de la peine de mort au Malawi suspendue il y a un peu plus de 20 ans continue de faire débat. Des groupes de défense des droits de l’homme demandent au gouvernement de mettre en place une commission d’enquête charger de traquer les responsables de ces crimes rituels.